La diagonale du vide est une zone en France qui s’étend de la Meuse aux Landes. Les 2/3 du territoire métropolitain n’abritent que 10% de la population française.
L’évolution de la France depuis un siècle est passée par l’industrialisation, l’exode rural, le développement urbain. Mais depuis une trentaine d’années, le déclin industriel provoque une crise de l’emploi. Les services en ville remplacent les emplois industriels et parallèlement la population rurale augmente, composée de moins en moins par des agriculteurs. L’espace rural n’est plus seulement un espace de production.
Les villes moyennes déclinent, de même que les capitales régionales les plus faibles. Seuls les métropoles, le littoral et les axes de communication restent attractifs. Les emplois tendent à se concentrer dans les villes. Ceci est lié à la tertiairisation de l’économie, à une plus grande facilité des transports, à l’importance prise par les services aux entreprises. En 30 ans, les activités ont fortement évolué et se sont déplacées.
De façon générale, les entreprises industrielles ont massivement automatisé, supprimé, concentré, délocalisé les unités de production qui étaient les plus disséminées sur le territoire (notamment les industries de main d’œuvre). Certaines régions industrielles, prospères dans les années 60, ont perdu massivement des emplois, mal compensés par quelques implantations d’entreprises extérieures et par l’émergence très progressive d’un tissu de PME.
Elles ont perdu de la population et deviennent des zones en déclin démographique. La première conséquence de leur disparition se traduit par la mort des villages, la désertification des campagnes, c’est-à-dire la disparition de ce qui fait pour une grande part la beauté et l’originalité de notre pays.
Si les villages disparaissent, les gens qui y habitent actuellement en partiront pour aller rejoindre les agglomérations. Il est paradoxal que 90 % de la population soit agglutinée dans des villes sur une surface réduite alors que la plus grande partie du territoire est habitable et mal occupé.
Les villages détiennent, à travers leur passé, une part importante du patrimoine culturel, contrairement aux villes qui, sous l’influence de la modernité et de la civilisation du progrès, s’en sont coupées. Ainsi les villages offrent aux gens de la ville, le moyen de retrouver leurs racines, de se réapproprier leur mémoire.
Autre richesse des campagnes : elles recèlent de nombreux châteaux, de vieilles demeures inhabitées, parfois à l’abandon, que leurs propriétaires n’ont pas les moyens, en général, d’entretenir. L’Etat lui-même à de grosses difficultés à entretenir ce type de patrimoine.
Il est possible dans ces villages d’y acquérir des terrains à des prix bien inférieurs à ceux des villes, et d’y construire des habitations, également à un cout plus bas que celui du marché urbain. Dans certaines régions, des villages entiers sont abandonnés; ils peuvent être repeuplés et rénovés.
Représentation de la diagonale du vide